jeudi 27 juin 2013

La Grande Boucle, un cyclo-trip frais et émouvant

 
 
J'aime Twitter et ses critiques ciné tranchées sur lesquelles j évite de m'appuyer pour le choix de mes films. La Grande Boucle et ses divers et variés flops, clichés...Et comme j'aime être à contre-courant de la laminante majorité, je dirai que la Grande Boucle est un film sympathique.
 
Année après année, je subis le Tour de France qui monopolise nos écrans. 1 mois de rabâchage télévisé. Et malgré mon aigreur à l'égard de ce rendez-vous annuel, j'ai pris plaisir à suivre les aventures de François Nouel.
 
 Le personnage joué par Clovis Cornillac est attachant. Sa volonté de réaliser son rêve de toujours, ce coûte que coûte qu'on lit dans son regard nous donnent envie de vibrer avec lui, de suivre son parcours atypique, celui d'un coureur amateur qui fait le même tour que les professionnels mais avec un jour d'avance. Sauf que quand on est amateur, on rencontre forcément quelques embûches. Mais on rencontre surtout un soutien, une solidarité ambiante et une jolie visibilité médiatique. J'imagine sans peine la préparation physique qu'a dû demander ce film. Je me souviens des tweets de Clovis à l'époque du tournage et je sais donc à quel point il s'est investi pour ce rôle.
 
Alors certes, on retrouve certains codes convenus: le méchant de base, le repenti, le requin qui s'adoucit (Ary Abittan, excellent en favori imbu de sa personne), le happy end attendu. Mais on s'amuse du rappeur aux textes acérés mais dont on ne soupçonne pas un instant qu'il puisse être passionné de cyclisme. De ce couple un peu bancal et exhibitionniste qui fait de François leur nouveau poulain. Ajouté à cela un casting qui s'energueillit de quelques célébrités du milieu dont le nom parle à chacun (même à l'inculte que je suis) comme Jalabert ou Hinault.
 
Qui plus est, ce tour nous permet de visiter quelques jolis coins inconnus de la France et se pare de paysages qui font la part belle à notre chatoyant pays.
 
La Grande Boucle est donc un cyclo-trip frais et émouvant, un film qui suit le parcours et l'objectif un peu fou d'un comme vous et moi.

mercredi 26 juin 2013

Les beaux jours

 
 
Il est des films que vous attendez depuis des semaines et qui vous font vous précipiter dans votre cinéma le jour même de leur sortie! Les blockbusters ont rarement cet effet sur moi, par contre, il y a quelques films français comme Les beaux jours justement qui me donnent ce genre d'envies!
 
Vous tombez sur la bande-annonce et comme vous allez souvent dans les salles obscures, elle revient vous hanter encore et toujours. Vous avez déjà tout prévu, le coup de cœur, le génial Laurent Laffite, le mouchoir pour essuyer les larmes... Tout un scénario tourne déjà dans votre petite tête.
 
Et puis vous sortez de la salle déçue. Parce que le film ne correspond pas à ce qui se dégage de la bande-annonce. Et dans ces cas-là, vous regrettez toutes ces idées que vous vous êtes faites et de n'avoir pas réussi à échapper à la bande-annonce ce qui vous aurez probablement permis de voir le film différemment. Pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu mais qui en auraient l'intention, évitez de lire la suite qui risque d'être truffée de spoilers.
 
Tout d'abord, je m'attendais à un Laurent Lafitte éperdument amoureux, jeune et plein de belles illusions. Au contraire, c'est un coureur de jupon pas toujours très délicat même si bien évidemment lui est une fois de plus à la hauteur et livre une performance sans faute.
 
Le personnage de Patrick Chesnais est également aux antipodes de l'image qu'on en a dans la bande-annonce. Loin de l'homme désespéré à l'idée de perdre sa femme mais au contraire, ne faisant absolument rien pour la retenir, la comprendre ou se remettre en question.
 
Je m'attendais donc à une histoire autre. Néanmoins, je reconnais le casting de haute volée même si un peu de mal au départ avec Fanny Ardant (ce qui est souvent le cas parce que son phrasé commence toujours par m exaspérer jusqu'à ce que je finisse par m'habituer). Le sujet est touchant, l'appel au secours de cette sexagénaire fraîchement retraitée qu'on case dans un complexe d'activités réservées à ce 3ème âge en proie à une inactivité déprimante. Ce quotidien à réapprendre, cette vie à réorganiser, ces marques complètement bouleversées...Sa route qui croise celle d'un presque quadra immature et qui va lui montrer que la vie ne s'arrête pas là et que le chemin à parcourir est encore long et parsemé des bonheurs les plus simples. Qu'il lui faut se rédéfinir ce qu'elle va faire en devenant la maîtresse de...
 
Le seul souci est qu'au final, les personnages ne sont pas spécialement sympathiques. Entre cette femme qui trompe son mari, aime boire quelques verres de trop et tirer sur un join, ce mari totalement centré sur lui et qui laisse sa femme sombrer sans lui tendre la main et ce jeune homme je m'en foutiste au milieu de ce couple en disharmonie, cela fait beaucoup à digérer. D'où mon effective déception pour ce film dont j'attendais beaucoup (trop probablement!)
 



mardi 25 juin 2013

Un grand mariage, une com' rom' de filles!

 
 
N'ayant pas vu la bande-annonce mais ayant lu une critique lui attribuant un drastique 0/20, je me demandais à quoi m'attendre avec ce film! Pourtant le casting avait l'air sympa: DeNiro, Katherine Heigl, Susan Sarandon, Robin Williams ou encore Diane Keaton, çà ne pouvait pas être si catastrophique que çà!
 
En fait c est typiquement le genre de film qu'on loue pour une soirée filles accompagné d'un grand bol de popcorn! Le genre de film qui tire des larmes aux ultra sensibles comme moi et qui appelle aux commentaires exaltés d'une bande de copines qui rêvent du gars qui vous couvre de fleurs ou qui est prêt à faire des trucs de fou pour les beaux yeux de sa belle.
 
C est mièvre, dégoulinant de bons sentiments et un condensé exhaustif de tout ce qui se fait de plus convenu et téléphoné en matière de com' rom américaine. Et je dois avouer que pour la fille de base que je suis, çà fonctionne plutôt pas mal! De là à payer 10euros pour le voir au cinéma, il y a un fossé immense. C'est dans ce genre de cas que je dis merci à ma carte UGC illimitée :)
 
Et puis il faut avouer que Ben Barnes est définitivement sublime (rien que pour lui, je ne regrette pas d'avoir été voir le film!)
 
Bref, je comprends que ce film ait déplu à la gente masculine parce que dénué d'intérêt mais faibles et romantiques femmes, n hésitez pas à le voir en DVD en compagnie d'une tablette de chocolat ou de votre bande d'amies aussi friandes de romance à l'eau de rose que vous! Il y a matière à rire (beaucoup même), à vous rincer l'œil et à apprécier son casting 4 étoiles.
 
 

lundi 24 juin 2013

Very Bad Trip 3, le voyage de trop...



Bon je me décide enfin à écrire cette critique. Je vous avouerai que je ne suis pas très motivée! Et pourtant dieu sait combien j'avais aimé le premier volet de cette trilogie et à quel point Bradley Cooper me fait craquer! Mais là même son charme légendaire ne sauve pas le film du naufrage...
 
Les critiques laissant entendre que ce dernier opus était probablement celui de trop, je suis allée me faire quand même ma propre idée et 1h40 et pas un rire plus tard, j'en suis arrivée à la même conclusion.
 
Trop de Very Bad Trip tue le filon (ou la poule aux œufs d'or au choix!) J'imagine sans peine le budget faramineux qui a dû être déboursé pour cet immense gâchis. Certes Las Vegas, le Mexique (et la villa hors de prix) font peut être rêver le spectateur mais çà ne suffit à en faire un film réussi. Une fois encore Doug fait de la figuration et le film fait la part belle au caractère psychopathe d'Alan dans l'espoir que ses débordements et les moments où il disjoncte amuseront toujours autant! Et bien non cette fois la mayonnaise ne prend plus. On est exaspéré des rebondissements de moins en moins crédibles que les scénaristes nous ont réservé. On a perdu la fraîcheur et le côté second degré spontané qui nous a permis de nous régaler au début des aventures de ce quatuor (je dis quatuor mais çà serait plutôt trio) improbable.
 
Ayant vu le film en VF, il faut donc ajouter que le doublage de Chow est juste immonde et agaçant ce qui n'arrange rien! Et le pire c est que le final laisse présager un 4ème épisode et franchement j espère qu'ils ne feront pas cette erreur monumentale. Toutes les bonnes choses ont une fin et Very Bad Trip aurait dû rester à mon sens un voyage dépaysant, loufoque et surtout unique...
 
Rien à redire toutefois sur les acteurs qui ont repris brillamment leurs rôles et ne sont pas responsables de la maigreur affligeante du scénario.
 
 

dimanche 23 juin 2013

The bling Ring

Sophia Coppola et moi étions en plutôt mauvais termes suite à son dernier film Somewhere qui n’avait pas été loin de me faire sombrer dans le néant. Malgré tout, la bande annonce (et Emma Watson) ont eu raison de mes réticences et je suis allée à la découverte de cette fameuse histoire d’ados en quête de sensations fortes et de fringues fashions pour égayer leur quotidien un peu « terne ».
Le film en lui-même ne m’a pas déplu. Les acteurs sont plutôt brillants et convaincants, le rythme (ce qui manquait fortement à Somewhere) est cadencé, la bande son plutôt sympa et le bling bling des décors et des tenues nous fait entrer dans un univers à l’exact opposé du nôtre. Et c’est là effectivement qu’est la faille. Enfin la mienne bien évidemment. Sachant que le film mettait en scène un fait réel , j’ai vite été agacée par ces adolescents qui ont cette folie des grandeurs choquante, qui ne se réalisent que dans la drogue et l’alcool et surtout qui s’identifient à toutes ces icônes modernes dont la seule réussite est d’être née multimilliardaires ou d’enchaîner les frasques. Faire la Une des tabloïds quoiqu’il arrive et devenir  les idoles d’adolescents en quête de figures « emblématiques » auxquelles s’identifier. Franchement quel intérêt de suivre les faits et gestes de Lindsay Lohan qui s’apparente plus à une déliquante qu’à une gravure de mode ? La société actuelle tend de plus en plus vers ce genre de dérives et j’imagine sans peine que ce film va donner des idées ou être fallacieusement applaudi par une jeunesse que ce genre de prouesses fait rêver. Cela me dépasse vraiment…
Quant à Sofia Coppola, l’image qu’elle projette me semble au plus près de la réalité. L’histoire dans l’histoire, le fil conducteur des jeunes livrant leur vision des faits avec un peu de recul une fois leurs crimes révélés au grand jour et le final grandiose qui montre le but ultime de toute cette mascarade, être vu, devenir quelqu’un quels que soient les moyens employés pour y parvenir… J’ai bien peur que cela ne fasse qu’aggraver une situation déjà dramatique et que faire un film de ces tribulations délictuelles ne fasse que renforcer l’assurance que tout est prétexte à briller sous les feux des projecteurs.
Et oui à 35 ans, je joue déjà les outrées, les moralisatrices et les oiseaux de mauvais augure mais honnêtement, on encense de plus en plus les comportements déviants et cela ne présage malheureusement rien de bon. Je pense que j’aurai davantage apprécié le film de Sophia Coppola s’il s’était agi d’une simple fable issue de son imagination…
 
 
 
 

mercredi 19 juin 2013

Demi-soeur

 
 
Ce film n'a pas eu très bonne presse. A vrai dire, sans ma carte UGC illimité, je pense que je me serai abstenue. Je le rangerai dans la catégorie petit film sympa du Dimanche soir. Et oui j'ai quand même dit sympa!
 
 Parce que personnellement même si beaucoup ont crié au navet, j'ai passé un moment agréable et j'ai bien ri de voir Josiane Balasko en simple d'esprit et Michel Blanc qui est fait pour les rôles d'homme aigri.
 
Nénette est à l'aube de son entrée à la maison de retraite. Mais pour elle c'est le drame puisque sa tortue chérie n'est pas autorisée à y vivre avec elle. Elle décide donc suite à la découverte d'une lettre de son père qu'elle n'a jamais connu de partir sur ses traces. Or au lieu d'un père, c est un frère tout sauf ravi de voir débarquer ce boulet dans sa vie qu'elle rencontre. Sauf que la simplicité, la naïveté de cette demi-soeur et un petit cachet de drogue dilué dans son café vont avoir raison des barrières que Paul a érigé autour de lui.
 
Josiane Balasko a pris le pari risqué d'interprêter cette femme différente et elle le fait avec beaucoup d'émotion et d'humilité. C 'est plein de bons sentiments, trop aux dires que certains mais çà ne nuit à personne et çà donne un film touchant et drôle. Sans être bien évidemment le chef d'œuvre de 2013, cette petite comédie a le mérite d'être originale et de remplir ses fonctions de base :)
 
 

mardi 18 juin 2013

Joséphine, The French Bridget Jones

 
 
Parmi les films qui sortent demain, Joséphine que j'ai eu la chance de voir en avant première il y a quelques semaines. En haut de l'affiche, la belle Marilou Berry. Une Marilou Berry venue jusqu'à Ludres nous offrir sa bonne humeur, son énergie, un humour détonnant et un sourire à toute épreuve. Sa "nouvelle" silhouette lui offre un rôle de femme fatale qui s'ignore. Un rôle qui lui va à merveille!
 
Un rôle qui ne peut éviter aux critiques de toutes faire la même comparaison. Nous avons enfin trouver notre Bridget Jones à nous! A nous, la fille blasée, complexée et poissarde à mort, qui cherche LE prince charmant qui ne viendra jamais et qui passe à côté d'occasions par pur esprit obtus et borné! Tiens, tiens çà me rappelle vaguement quelqu'un! Que toutes les trentenaires célibataires qui ne se reconnaissent pas en Joséphine lèvent la main! Menteuses va ;)
 
Parce qu'en fait, cette héroïne de bande dessinée devenue animée, c'est vous, c est moi, ce sont toutes les filles qui tirent des plans sur la comète, qui continuent à nourrir des rêves de petites filles et qui n'ont pas compris que dans la vie, les compromis avaient du bon et permettaient d'ouvrir les yeux et bien des portes surtout! La voilà donc notre Joséphine, complexée par un fessier qui attire pourtant de nombreux regards de convoitise (caractéristique typiquement féminine bien évidemment!) et qui va s'enferrer dans un tas de galères à mourir de rire!
 
C'est drôle, c est coloré, c'est fantaisiste et çà fait franchement du bien! Un vrai film de gonzesse comme je les aime! Mais qui fera probablement rire bien des mâles un tant soit peu sensibles et un tant soit peu curieux des rouages de la psychologie féminine!
 
Je serai curieuse de découvrir la BD dont est issu le film (dont l'adaptation est assez libre apparemment). Si elle a la fraicheur et l'humour du film, elle ne peut que me conquérir!
 
Quant au casting, il fonctionne bien et est bien choisi! J'aime beaucoup Mehdi Nebbou, je découvre une Bérengère Krief très sympathique et surtout j'adhère totalement au choix de l'héroïne. Marilou Berry est tout simplement parfaite, pétillante et magnifique. Un vrai plaisir de la voir dans ce registre qui lui va, je me répète, à merveille! Et qui plus est, tout le monde n'a pas la chance de donner la réplique à Brad Pitt (ceux qui ont vu le film comprendront!)
 
Ce film est un joli coup de cœur et un vrai rayon de soleil!
 
 

lundi 17 juin 2013

Une bouteille à la mer (2ème épisode)

 
 
Nouvel atelier d'écriture qui reprend en fait les écrits que nous avons fait la semaine précédente. Il nous a fallu sélectionner une des bouteilles à la mer d'un de nos camarades d'écriture puis suivre les consignes suivantes. Beaucoup de surprises et de rires à l'issue de nos lectures respectives!
 
Votre personnage (ou vous même) trouve la "bouteille à la mer" dont vous avez le message entre les mains.
Dans quelles circonstances cette "bouteille" lui est-elle parvenue?
Le message est-il lisible? Compréhensible? Récent? Ancien? (ou futur???)
Que va-t-il en faire?
Ce message va-t-il modifier la vie de votre personnage? (et si oui: de quelle manière?)
 
Trainant les pieds, je erre sans but dans les rues animées de La Rochelle. Quelle barbe de me retrouver là, à suivre mes parents alors que tous mes potes sont partis faire du camping à Argelès. C'est ma punition, la conséquence de mes résultats scolaires, je le reconnais, plus que médiocres. Obligé de croupir ici, tout seul comme un con, dans une ville sans intérêt où je m'ennuie sérieusement.
 
Alors, je traine, vagabonde et explore certains recoins sombres. Les yeux baissés, j avance où mes pieds me portent et j'atterris dans une rue un peu trop passante à mon goût. Ce n'est pas que je sois sauvage mais il y a de quoi se faire piétiner tellement l'affluence est grande. Un homme plus pressé que la foule environnante me fonce littéralement dessus. Je m'écarte de justesse et me réfugie dans une petite niche qui m'avait échappé.
 
Je patiente quelques instants dans le vain espoir que le flux se désintensifie. Et mon regard se trouve capté par une tâche blanche tapie dans le mur de pierre d'une maison en presque ruine. On dirait du papier, un prospectus laissé à l'abandon probablement. La curiosité (et l'ennui) l'emporte et je tire sur ce trésor bien à l'abri des regards. La pluie est passée avant moi et fait gondoler cette feuille pliée et repliée. L'encre a coulé. Malgré tout, je devine une écriture féminine toute ronde et plein de fantaisie. Quelques phrases y sont jetées à la hâte. J'essaie tant bien que mal de déchiffrer ces mots qui ne me regardent certainement pas! Mes yeux s'arrondissent de stupeur!
 
"Ah quelle douleur, quelle douleur que la mienne, celle d'
Une pauvre petite fille noyée dans la foule
Sur qui passent et repassent les passants qui
Effacent ainsi mes tracas tandis qu'ici j'écris avec
Corps et tripes et sang répandus sur le sol
Où je m'étale entre pieds et bitume
Unique pourtant et très humaine
Ratatinée au tapis dans mes rêves
Soudain criant ma peur aux humains qui m'engloutissent"
 
Je regarde autour de moi, scrute les environs. C'est une blague? L'écriture semble tremblante, hâtive. Un drame s'est-il joué ici? Je replie ma précieuse découverte et rentre au plus vite dans l'appartement que loue mes parents. J'allume mon Ipad et tape "accident jeune fille La Rochelle" sur Google. Rien de concluant, rien qui ne concerne le quartier en question. Avec "meurtre" peut-être. Non plus. Je cherche l'adresse de la médiathèque et y fonce sans plus attendre. Réfléchissons et soyons efficace!
 
Une semaine que je suis là et pas une goutte de pluie, le message est donc antérieur à mon arrivée. Vue la lisibilité encore nette du message, il ne doit pas avoir été déposé depuis des mois. Je demande à accéder aux archives des journaux locaux du mois passé. Je les épluche un à un, parcours les faits divers sans succès. Une dame s'approche de moi et m'informe que la médiathèque ferme ses portes. Mon dieu, quelle heure est-il? 20h et 4 messages affolés de ma mère. Je rentre penaud de n'avoir pas vu le temps passé mais surtout d'avoir fait chou blanc. Cette nuit là devient blanche tant mon cerveau tourne et retourne ces mots de détresse tellement mystérieux.
 
De bon matin, sous le regard médusé de mes parents habitués à me voir émerger sous les coups de midi, je pars chercher des réponses. Je sonde les rues alentours en quête d'indices. Rien, toujours rien. C'est frustrant! Je me décide à aller interroger les commerçants du quartier. Dans le café qui fait l'angle, je tombe sur des saisonniers qui ne sont au courant d'aucune affaire récent de cet acabit. Je me hasarde chez le marchand de journaux juste en face et tombe sur un vieux bonhomme à l'air revêche que je semble agacer avec mes questions. Dépité, je ressors et m'apprête à continuer l'enquête quand on me tape sur l'épaule. Une jolie blondinette me fixe de ses yeux espiègles.
 
"C'est moi!"
"Cà veut dire quoi c'est moi?"
"La lettre, c est moi! Je suis en vacances chez mes grands-parents et je m'ennuie tellement que je me suis amusée à glisser cette bouteille à la mer pour égayer mon quotidien morose! Et le destin fait que çà soit toi qui l'ai trouvé et qui ai relevé le défi! Tu gagnes donc une compagne estivale qui t'invite à boire un verre pour se faire pardonner cette farce de mauvais goût."
 
C'est ainsi que mon séjour qui s'annonçait morne et sombre s'ensoleilla d'un coup et que cette jeune fille en détresse me fit passer des vacances exceptionnelles!

dimanche 16 juin 2013

Nos 10 bougies

2003 fait partie des années marquantes de ma vie. Non pas parce que je me suis mariée cette année là (puisque le et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants n'est plus d'actualité!) mais parce que j'y ai fait une de ces rencontres qui changent la vie sans même qu'on s'y attende. J'ai laissé entrer dans ma vie, un peu par hasard et un peu par évidence aussi, un jeune homme haut comme 3 pommes à l'époque qui a débarqué sans crier gare.
 
Et ce jour-là, ce 16 Juin 2003, les jambes tremblantes, les mains moites et le cœur battant la chamade, j'ai osé, j'ai choisi ce chemin un peu différent et j'ai croisé un regard malicieux et un sourire lumineux. Notre première rencontre, un peu improbable pour la fille introvertie que j'étais alors, sur une espèce d'estrade improvisée, au milieu d'une foule oppressante. Quelques secondes et quelques mots...J'ai, pour lui, vaincu mes peurs, dépassé mes limites et fait les choix qui s'imposaient. J'ai affronté bien des réserves, bien des critiques aussi, des foudres violentes, des tempêtes verbales et ai persévéré envers et contre tout. Parce que cette première rencontre n'était qu'un début, parce qu'elle a été suivie d'une multitude d'autres de ces moments uniques et gravés.
 
Il arrive parfois, rarement en fait, que notre route croise celle d'une personne qui vous révèle, qui vous pousse à vous dépasser, qui vous rende plus grand et plus fort, qui vous fasse vous sentir meilleur et capable de vous transcender. C'est ce genre de miracle qui a eu lieu ce 16 Juin et plus généralement cette année-là. Symboliquement, naquit cette nouvelle Moi, cette autre Moi tellement plus heureuse, tellement plus épanouie...
 
Ce qui en a fait ricaner beaucoup, ce qui a provoqué bon nombre de haussements d'épaules et ce qui pourtant était tout simplement dans l'ordre des choses. Il est un de ceux que j'attendais, un de ceux qui ont rendu mon existence plus belle et plus ensoleillée, un de ceux qui me sont devenus essentiels.
 
Et aujourd'hui nous soufflons donc notre 10ème bougie. Ceux qui pensaient qu'il ne ferait que passer se sont trompés. J'ai cette certitude inébranlable que nous en soufflerons encore beaucoup et que nous passerons de nombreuses décennies à suivre la même route...
 
Joyeux anniversaire, joyeux début de Nous...
 
 

jeudi 13 juin 2013

La fleur de l'âge



Je vais vous parler brièvement d'un film qui n'a pas trainé longtemps dans les salles obscures, d'un film pas spécialement fait pour grand écran, d'un film qui se regarde plutôt un dimanche soir d'avant reprise du boulot!
 
Même si je suis fan d'Arditi, même si Jean-Pierre Marielle joue parfaitement cet acariâtre mais sympathique vieillard, même si je ne me suis pas endormie et que j'ai même été émue par cette histoire de père et fils qui se retrouvent en fin de parcours, je doute malheureusement que ce film ait pu toucher un large public.
 
Je suis également un peu dubitative concernant ce duo dont l'écart d'âge laisse songeur quant à la crédibilité qu'ils soient réellement père et fils! Malgré tout, cela fonctionne dû probablement à l'énergie étonnante d'Arditi et au talent de Marielle tous les 2 sous le charme slave d'une jeune femme qui fait irruption dans leurs vies pour redonner la lumière qu'il y manquait et surtout l'envie de profiter de l'instant et de se rapprocher de l'essentiel, de ses Essentiels...
 
Les films sur les séniors sont tendance ces derniers temps telle une ode à une vie qui ne doit pas cesser d'être, qui porte encore espoir et foi en l'à venir! Ils peuvent donner un regard différent sur cette fleur de l'âge qui nous attend presque tous (touchons du bois!) et je pense que cela ne peut que faire du bien à tous même si j ai la sensation que justement le sujet n'attire qu'un public bien ciblé alors qu'il devrait parler à tout un chacun.
 
Un film délicat, tendre et charmant...

mercredi 12 juin 2013

Douloureux et touchant Passé

 
 
Bérénice Bejo fait partie de ces actrices qui me font systématiquement aller voir les films dans lesquelles elles tournent. Le Passé ne pouvait pas faire exception. Surtout qu'elle a décroché une palme (amplement méritée) à Cannes pour ce rôle. Et surtout que les critiques encensent quasiment toutes le film! Bref, j'y suis donc allée les yeux fermés!
 
Ce film sombre est porté par des acteurs d'exception. Le casting est d'une justesse incroyable, les enfants sont bluffants et criants de vérité. Bérénice d'habitude si lumineuse est fermée et profondément blessée par une vie pas toujours simple. Ali Mosaffa en ex mari de retour après une longue absence, tire son épingle du jeu et porte cette famille à la dérive sur ses épaules. Et toujours un peu de mal avec Tahar Rahim mais je dois admettre qu'il était ici suffisamment convaincant pour me faire passer outre mes préjugés.
 
On entre dans le quotidien d'une famille recomposée qui voit le ciel s'assombrir. Un passé effectivement lourd de conséquences sur la vie de chacun, un passé qu'il faut dompter et surtout dépasser. Beaucoup de blessures à guérir, beaucoup de non-dits qui pèsent et une absence de dialogue qui entraine vers le fond. Il va falloir l'intervention d'Ahmad, la tierce personne de confiance, celle qui a peut être le recul suffisant pour faire avancer les choses.
 
Entre ambiance pesante, communication défaillante et hurlements d'un chagrin trop longtemps contenu, ce film touche forcément en profondeur. Il y a beaucoup de fils qui se dénouent au fur et à mesure que le film avance. Malgré tout, le tout dernier n'est à mon avis pas suffisamment démêlé à mon goût. Il reste des questions en suspens et la fin laisse la part belle à l'imaginaire du spectateur et pour moi c est toujours un peu frustrant.
 
Quoiqu'il en soit, malgré ce bémol final, ce film véhicule un vrai message et surtout dégage une sensibilité incroyable. Asghar Farhadi (dont il faut donc que je vois le fameux Une séparation) nous livre un film humain et ultra réaliste qui ne peut laisser insensible.
 
 
 

mardi 11 juin 2013

Epic, la bataille du royaume secret

 
 
Epic présente, comme beaucoup l'ont écrit sur la toile, quelques similitudes avec Arthur et les Minimoys. Certes on a donc déjà vu un "être humain" rétrécir et se mélanger à une population de petits êtres invisibles à l'œil nu mais la ressemblance s'arrête là.
 
Sans que j'ai trouvé qu'Epic soit le film d'animation de l'année (j'attends tellement de la Monstres Académy!), j'ai pris plaisir à découvrir ces personnages attachants, à saisir le message écolo niché au cœur de l'intrigue et surtout je me suis délectée de la voix rare ces derniers temps de la belle Mélanie Laurent qui campe une Mary Kate plutôt sympathique. Agréable également d'entendre Garou s'essayer au doublage et nous régaler d'une petite chanson inattendue. Soi dit en passant, un accent québécois me fait perdre toute objectivité :)
 
Vu en 3D, Epic est à mon sens une jolie réalisation, à l'esthétisme bien abouti. La 3D sublime la profondeur et la luminescence de la forêt et présente un réel intérêt ce qui n'est pas toujours le cas de cette technique utilisée à tout va ces derniers temps!
 
C'est souvent drôle (l'escargot et la limace sont des comiques en puissance!), parfois émouvant (quand la reine s'éteint par exemple) et même si les codes utilisés sont loin d'être originaux et que le scénario n'est pas exceptionnel, le message subliminal passe et on a droit à un bel univers, un de ceux qui mettent des étoiles dans les yeux.
 
Pas de déception comme annoncé pour cette adaptation d'un livre pour enfants mais au contraire un agréable moment à regarder batailler ces hommes feuilles et cette jeune fille qui vient à leur rescousse!
 
 

mercredi 5 juin 2013

Une bouteille à la mer

Nouvel atelier d'écriture, nouveau thème, nouvelles contraintes. Et toujours le même plaisir. Même si mon imaginaire n'est pas aussi déviant que je le souhaiterai...
 
 
Quand on parle de jeter une bouteille à la mer, les premières images qui viennent sont souvent celles de récits de naufragés, de vaisseaux fantômes, d'îles perdues dont Defoe, Melville, Stenvenson, Conrad, Mac Orlan, La Pérouse, Hemingway...(je ne parle pas des autres, ils sont trop nombreux!) ont nourri notre imaginaire.
 
La bouteille à la mer, c'est à la fois une tentative de survie, un appel au secours quand on est impuissant face aux éléments ou aux évènements, c'est un bricolage avec ce qu'on a sous la main (les "moyens du bord") et çà répond à un sentiment d'urgence.
...Mais l'urgence est illusoire, car la bouteille met du temps à voyager! Et finalement le message qu'elle contient sert surtout à témoigner d'une histoire très unique, à laquelle on pense ne pas survivre.
 
Nous allons rêver aujourd hui à ce que pourrait écrire notre personnage, s'il jetait une bouteille à la mer: dans quelle situation est-il? Que lui est-il arrivé? Que lui arrive-t-il? Pourquoi lui est-il nécessaire d'écrire ce message?
Est-il sur un bateau? Face au grand large?...Sur les bords d'un fleuve où les bouteilles peuvent flotter?...Ou encore ailleurs? (Car on peut faire naufrage ailleurs qu'en mer; çà peut arriver au volant, en famille, au travail, en vacances, en guerre, dans le désert, la forêt, la montagne ou n'importe où - les naufragés de la vie sont nombreux.)
Et si son message n'est pas dans une bouteille, où votre personnage le place-t-il? Sur quel support écrit-il?
Quoi qu'il en soit, le texte que vous écrirez sera celui qu'écrit votre personnage (son récit) dans l'espoir qu'il sera lu un jour...
 
Contraintes: Acrostiches
1 - les paragraphes ou les phrases de votre texte commenceront par les lettres A-U-S-E-C-O-U-R-S
2 - Il faudra placer dans votre texte les mots de la liste prédeterminée ensemble (qui correspondent à U-N-E-B-O-U-T-E-I-L-L-E-A-L-A-M-E-R )
 
Vous pouvez n'utiliser qu'une seule de ces contraintes. Ou les 2 si vous voulez faire compliqué!

Utopique espoir, je caresse. Etre un jour lue, percée à jour et secourue. Du haut de ma tour, jour après jour, nuit après nuit, je me flétris.

Néant, c'est à cela que se réduit mon quotidien. Les heures passent et se ressemblent inévitablement. Cette vie de solitude, ces matins ,toujours les mêmes, qui s'égrainent si lentement, inexorablement.

Effacer le passé, le présent et l' à venir. Ne plus croire en rien, voir s'envoler tout espoir. Vous, qui peut être tombez sur ce message de détresse tapi quelque part aux tréfonds de votre journal, êtes, qui sait, ma dernière étincelle.

Bateau, voguant sur des eaux troubles, mon âme se perd et se noie. Dans une routine inflexible, dans un déjà-vu inébranlable.

Oiseau qui a manqué son envol et dont les ailes blessées font obstacle à une liberté qui devient vitale. De chrysalide, je ne demande qu'à devenir papillon. Déployer mes ailes, briller de mille couleurs et virevolter de bonheur en bonheur.

Uniforme de rigueur, masque de circonstance, je reste impassible, ne montre pas mes failles. Qui pourtant éteignent inéluctablement ma flamme intérieure.

Tragique destin, histoire compliquée qui fait de moi celle qui vous écrit aujourd'hui, fragile et transparente. Je ne cherche pas votre pitié mais une simple main tendue qui ferait résonner en moi une ultime lueur d'espoir.

Elégant appel à l'aide lancé un jour d'espoir inattendu, je nourris le rêve que quelque part, un doux inconnu sera sur le rivage pour recevoir cette bouteille à la mer.

Imperceptible est ce souffle qui la mènera jusqu'à vous. Mes maux et mes mots trouveront peut être écho en vous.

Lumière qui scintille au bout du tunnel ou rayon de soleil aux reflets irisés, je cherche qui pourra éclaire mon morne quotidien et redonner un sourire à mes jours.

Libellule, hirondelle ou papillon, je n'aspire qu'à découvrir les merveilles dont regorge notre monde et en finir enfin avec le sombre qui est devenu comme un manteau d'infortune dont je m'accommode tant bien que mal!

Eclipse que je n'ai de cesse de voir trépasser, pour retrouver enfin celle que je fus jadis, lumineuse, forte et outrageusement optimiste. Soyez donc celui qui ouvrira la porte, s'engouffrera dans la brèche que j'ai pris soin de percer pour vous.

Atmosphère propice aux confidences, éclairée par une lune complètement pleine, je me livre et ainsi me délivre. Je jette cette bouteille et échappe à mon destin. Le reste ne m'appartient plus.

Loin de moi l'idée d'un dernier acte de bravoure, simplement une envie de poésie et de douce folie, une envie de briser les chaines et de laisser une fenêtre entre ouverte.

Aube claire qui se glisse et engloutit mon inspiration. Alors serez-vous joueur, téméraire ou chevaleresque? Prêt à prendre des risques et à relever le défi?

Mystère entier je reste donc. Qui se cache derrière cette longue prose? Qui est celle qui jette cette improbable bouteille à la mer?

Emanation d'un esprit tordu ou sincère appel à l'aide? Je sens le doute vous envahir mais je sais également que les connections cérébrales masculines incitent à la compétition et sont titillées par ce genre de challenge.

Rêverie ou cauchemar? Telle est la question. Il n'y a que moi qui puisse y répondre. Je vous attends donc Vendredi à 18h au bar Les Allouettes à Trouville à la table 17. A bientôt!

mardi 4 juin 2013

Bagels (nordiques ou italiens)

Bon, je sais çà fait un moment que je n'avais pas partagé de recettes sur le blog. Non pas que je cuisine moins mais j'ai la gâchette photographique un peu moins souple ces temps-ci. Mais comme je suis entrée récemment dans le monde des bagels, je me suis dit que c était l'occasion rêvée de faire mon come back culinaire :)
 
J'ai trouvé la recette parfaite sur 750g , recette remaniée comme d'habitude depuis que j'ai trouvé la technique infaillible pour faire des pâtes à pain qui lèvent bien :)
 


Ingrédients
350 g de farine
1 oeuf
8g de sucre
1 pincée de sel
1 sachet de levure de boulanger
150 g d'eau
40 g de beurre
Graines de pavot ou de sésame
 
 
Mélangez farine, levure, sucre et le blanc d'œuf.
Ajoutez l'eau tiède (40°C toujours température qui vous garantie une levure efficace!) puis malaxez avec les mains (hummm la partie que je préfère -dit-elle ironiquement!).
Ajoutez le beurre et le sel et pétrissez 5 bonnes minutes. Si nécessaire, ajoutez un peu de farine pour former une boule de pâte bien homogène et qui ne colle pas.
Laissez reposer la pâte recouverte d'un torchon humide (en général sur le radiateur mais en ce moment il ne fonctionne plus donc dans un endroit chaud si possible). Elle est prête quand elle a doublé de volume.
Faites 6 boules que vous allez poser sur une plaque à pâtisserie et dans lesquelles vous allez faire un trou au centre (avec l index çà marche bien). Laissez monter 30bonnes minutes.
Faites préchauffer votre four à 200°C.
Faites bouillir de l'eau. Quand elle bout, plongez-y les bagels un à un une 30aine de seconde chacun. Egouttez les bien et reposer les sur la plaque.
Badigeonnez de jaune d'œuf et saupoudrez de graines de pavot ou de sésame.
Laissez cuire 15 minutes.
 
 
De vraies petites merveilles que vous pourrez garnir au gré de vos envies.
La première fois, j'ai tenté le duo chèvre/saumon auquel j'ai ajouté salade et tomates. Et la seconde, j'ai intégré des noix dans la pâte et je les ai garni de fromage frais dans lequel j'ai ajouté du basilic frais, ainsi que de la roquette, des tomates, du jambon de parme et des copeaux de parmesan. Ils ont fait l'unanimité ses bagels :)
A refaire au plus vite!
 

lundi 3 juin 2013

Song for Marion

 
 
Song for Marion faisait partie des films du moment que j'avais vraiment envie de voir. La bande-annonce pourtant loin d'être révélatrice de ce qui m'attendait m'avait cependant intrigué!
 
A contrario de Quartet à côté duquel j étais totalement passée, cette mise en scène de séniors m'a profondément touché. Il faut dire que le casting est d'une rare perfection et incarne très justement ces personnages au cœur de l'intrigue. Terence Stamp qui est un excellent acteur trouve un rôle à sa mesure. Arthur, vieux grincheux éperdument amoureux de sa femme va passer la moitié de ce film à se cacher sous des attitudes revêches et antipathiques. La seule qui sait que sous ses airs rudes est tapi un cœur tendre c est son amour de toujours Marion. Vanessa Redgrave nous livre une Marion lumineuse, une Marion atteinte d'un cancer en phase terminale mais qui ne l'empêche pas de déborder d'une joie de vivre contagieuse. Pendant la première moitié du film, les chauds rayons que dégagent Marion vont exacerber l'aigreur d'Arthur qui désespère de perdre le soleil de sa vie. Auprès de ce couple attendrissant, se tient une belle jeunette, fraîche et radieuse, Gemma Arterton qui va jouer un rôle essentiel dans la reconstruction du vieil homme brisé par la mort de sa femme. En meneuse de chorale, elle est étonnante et a un charme fou. Elle brille au milieu de ces octogénaires qui sont prêts à la suivre au bout du monde. Malgré les efforts d'Arthur pour mettre l'Autour à distance, elle va lui tendre la main. Elle va lui transmettre un message qu'il n était pas prêt à entendre jusque là, un message que sa femme tentait peu à peu de lui susurrer. S'ouvrir aux autres et au monde est la clé d'une existence épanouie.
 
Alors oui, ce film a une leçon de morale mais elle est tellement douce et poétique qu'elle touche même le cœur le plus endurci. Et même si le thème est un peu lourd, je trouve qu'il est traité intelligemment et surtout sans excès de sentiments, sans subterfuge pour tirer des larmes aux spectateurs. Larmes qui viennent d'elles-mêmes simplement parce que la sensibilité des acteurs, la finesse du scénario touchent au plus profond. J'ai laissé couler les miennes sans la gène habituelle que je ressens quand je m'effondre pour des petites choses insignifiantes. Elles étaient appropriées et inévitables (j'ai même entendu un homme renifler derrière moi!). J'ai éprouvé un vrai coup de cœur pour ce film qui n'en fait jamais trop, pour ce couple extrêmement attachant, pour cette jeune femme étonnamment empathique et pour ce scénario qui fait du bien et véhicule de l'espoir. Il y a dans Song for Marion une faculté évidente à faire passer par des émotions extrêmes (du rire aux larmes, il n y a qu'un pas!). C'est un petit bijou d'une sobriété et d'une humanité rares...A voir et à revoir...
 
 

dimanche 2 juin 2013

Le fils de Michel Rostain

 
 
Michel Rostain a obtenu pour ce livre le Goncours du premier roman 2011. De quoi éveiller ma curiosité. Le propos de son écrit est relativement lourd puisqu'il traite du deuil d'un père, probablement la plus inadmissible et illogique des pertes. La façon dont il partage son chagrin sort des sentiers battus. Il choisit de parler au nom de son fils, de voir ce deuil avec les yeux du disparu. Les souvenirs communs, les quelques jours précédents le drame et surtout l'après, le douloureux, l'insurmontable. On pourrait penser impudeur, crier au voyeurisme...Mais cette idée à contre-courant, ces maux transposés dans les mots d'un autre permettent de plonger différemment dans cette histoire de chemins qui se séparent. L'auteur emporte son fils avec lui, dans chacun des instants qui succèdent à sa mort. Il est présent, veille ses parents, les couve du regard.
 
L'ensemble est bien tourné, l'écriture est agréable et le livre se lit plutôt rapidement. On assiste à de l'intime. A du vrai. Et pour moi qui suis une hypersensible de naissance, j appréhendais le jaillissement de larmes intempestives. C'était presque une évidence. Et pourtant non, pas une n'a coulé. Etonnant!
 
Pourquoi n'ai-je pas été touchée par la tristesse et l'injustice de ce décès précoce? Probablement parce que je ne suis pas mère et j'ai donc du mal à imaginer à quelles folies, à quelles extrémités peuvent en arriver des parents qui perdent un enfant. Je me suis sentie mal à l'aise, tellement peu à ma place dans cette lecture, dans ces élans d'amour, dans ces mouvements de vie obsessionnels. Que ce soient les funérailles qui se sont transformés en un élan farfelu et macabre, les photos qu'il touche et retouche, agrandit et transforme jusqu'à en perdre le souffle ou ce voyage initiatique à l'écoute des signes de l'au delà, tout cela m'a perdu en route. Non pas que je ne sois pas touchée par cette blessure sans nom mais les moyens avec lesquels ils l'ont géré, des moyens qui sont propres à chacun et que je respecte totalement, m'ont distancié du chagrin que ce père partageait et dont je n'ai probablement pas compris l'ampleur...
 
Que cela ne vous décourage surtout pas! Chacun a une sensibilité différente et j'avoue regretter ne pas avoir suffisamment été bouleversée au sortir de cette lecture qui avait absolument tout pour toucher...