Depuis plus de 15 ans, je participe à un atelier d'écriture un vendredi par mois de manière plus ou moins assidue selon les périodes.
Cet espace de liberté autant que de libération m'apporte cette soupape dont mon quotidien a besoin.
En Février, à un moment très compliqué pour moi, un thème tombé du ciel m'a aidé à garder la tête hors de l'eau juste à l instant propice...
Orpailleurs du quotidien
Il fait gris, froid, pluvieux, torride, l’avenir est
incertain, les amis trop lointains, les soucis s’accumulent, les cauchemars et
les angoisses aussi, le monde court à sa perte- tout va mal.
Pourtant, comme dans les contes, il arrive qu’on
rencontre de petits cailloux blancs sur ce chemin obscur : un regard, un
sourire, un mot, un geste, une musique,
un oiseau qui passe… Des pépites qui, si petites soient-elles, peuvent
modifier le quotidien, l’illuminer pour un temps. Mais comment les voir,
comment les chercher ces pépites ?
Où votre personnage prospecte-t-il ce soir ? Quelles
sont les pépites qu’il découvre ? Comment lui apparaissent-elles ?
CONTRAINTE : insérer dans le texte et dans l’ordre,
les mots tirés au sort.
Métro, boulot, dodo
comme on le dit si bien. Le
métro, ce n’était juste que 10 mns de
route dans ma campagne environnante. Le boulot, par contre, c’était le point
noir, le point orageux. Pourtant, Dieu
(celui qui observe minutieusement nos faits et gestes) m'en est témoin, j'avais
rêvé de ce métier toute ma vie, j'y avais aspiré de tout mon être, je savais qu'il était fait pour moi aussi que
j’étais faite pour lui. Les conditions étaient réunies pour rendre mon
quotidien parfait. Si l'on omettait les vipères qui faisaient office de
collègues et l’association pour laquelle je m’échinais qui avait un niveau
d’incompétence intersidérale.
Je
m’étiolais, me vidais de cette lumière intérieure qui éclairait mon quotidien
habituellement.
Me lever,
avaler mon petit déjeuner, mettre le
contact de ma Clio, ces tâches anodines devenaient des épreuves insurmontables.
Ajouté à cela, un appartement désert pour m’accueillir chaque soir, un foyer
morne et solitaire et vous obtenez ma triste réalité. Depuis quelques temps
déjà, s’accumulaient également des
soucis de santé dont cet enfer professionnel était en grande partie responsable.
Je me
sentais sombrer dans ce petit coin que j’espérais de paradis où je m’étais
exilée il y a quelques années.
Chaque soir,
en franchissant le seuil de ma porte, je sentais la chappe de plomb s’abattre
sur mes épaules. J’attrapais un vieux
pyjama, m’enfilais des centaines de calories devant une énième série à l’eau de
rose qui n’aidait en rien ma dépression galopante.
Cet
après-midi là, après une traditionnelle
journée à maudire ces faignasses qui comptaient indubitablement sur mon sens du
devoir pour palier à leurs manquements,
je reçus un petit message qui fit apparaitre un sourire depuis trop
longtemps absent de mon visage. Elle seule était capable de provoquer cette
sensation douce et enveloppante. Elle
seule avait ce sens du timing et sentait de loin que j’avais besoin d’un peu de
paillettes dans mon quotidien.
Ce
soir, je ne retrouverai pas ma solitude
et j’aurai la joie de me réchauffer aux rayons de sa bienveillance et de son
amour pour moi. Ce soir, elle me ferait à coup sûr un gratin de choux-fleurs,
un filet de bœuf et aura envoyé mon grand-père chercher un éclair à la
violette, mon péché mignon absolu. Ce
soir, je regonflerai autant mon estime
de moi que mes plumes. Elle avait, elle
a et elle aura toujours ce pouvoir. Celui de m’apaiser et de me guérir.
Je souhaite
à tous d’avoir une grand-mère aussi exceptionnelle que la mienne, un
arc-en-ciel dans le brouillard, une magicienne qui panse toutes les blessures,
une Essentielle à mon cœur et à ma vie.
Tant qu’elle
sera là, je sais que ma vie sera plus
rose, plus belle, plus brillante… Tel est son pouvoir magique et son tendre
secret…