Gérard Lanvin et une bande annonce assez grinçante m'ont donné envie de plonger dans cet univers hospitalier auquel on a tous été confronté au moins une fois dans notre vie... Sauf qu'ici, l immersion est totale puisqu'il y passe de longues semaines là où nous sommes plutôt généralement des éphémères. Alors 3 jours à supporter des repas version cantine scolaire, des réveils brutaux aux aurores et une considération assez limitée d'être humain, çà reste supportable mais s'y éterniser çà ne fait pas spécialement rêver.
Sauf que le personnage de Gérard Lanvin n'a pas vraiment le choix, qu'il a été repêché dans la Seine après une chute vertigineuse qui l'a réduit en miettes et qu'il va lui falloir un sacré bout de temps pour récupérer et espérer regagner son domicile. Les débuts ressemblent donc aux codes établis, aux infirmières un peu rudes, aux médecins qui donnent la désagréable impression d'être transparent, aux longues heures qui défilent à une lenteur exaspérante... Sauf que passer au statut malade longue durée permet de créer des liens, de prendre des habitudes, de faire des rencontres... Je pense que Jean Becker a tenté de tempérer la vision qu'on a tous du milieu hospitalier en rendant le personnel un peu plus humain que ce qu'il laisse entrevoir. Cette sensation de n'être qu'un numéro de chambre se transforme avec le temps et permet de redevenir un nom voire même un prénom et surtout une histoire et un vécu à partager...
C'est ce que j'ai aimé dans ce film, cette volonté de montrer ce que peuvent ressentir les patients, l'angoisse qu'un changement de ce genre peut engendrer et l'oeil neuf que l'on peut avoir sur une organisation depuis longtemps établie et figée. Il caricature probablement par moments mais personnellement, à de nombreuses occasions, j'ai reconnu des morceaux de vécus qui m'ont franchement parlé. Mais pour ne pas faire du film un procès à l'égard du personnel hospitalier, il humanise l'ensemble: et le patient aigri et revêche (parce que çà aussi malheureusement c est un fait avéré, tous les patients sont loin d'être cool!) et les infirmières qui prennent plus de temps pour aller à la rencontre des malades qui squattent les lits un peu plus longtemps que la majorité des éphémères.
Cela donne d'ailleurs un happy ending un peu trop convenu, un tout le monde il est beau, il est gentil qu'on espérait ne pas être aussi rose. Autant le début m'a amusé et interpelé, autant la seconde partie, plus mielleuse m'a un peu laissé sur ma faim. J'aurai aimé que le scénario reste plus caustique, plus engagé.
Malgré tout, Gérard Lanvin livre une prestation vraiment juste, Claudia Tagbo en infirmière acariâtre qui cache un vrai coeur tendre a été une jolie révélation. Nettement moins convaincue par Anne Sophie Lapix qui pour moi n'a pas l'âme (et le talent) d'une actrice! Et agréablement surprise par Swann Arlaud que je découvre et qui avait un rôle assez touchant.
Le titre est parfaitement de rigueur même si souvent la phrase bon rétablissement fait sourire ou blase même parfois. Mais pourtant ce rétablissement physique laisse surtout place à un rétablissement humain où une à une les cases se remplissent et les choses reprennent un ordre perdu depuis trop longtemps (parce que finalement on a tellement de temps qu'une remise en question de soi et de la vie qu'on a construit devient une évidence!).
Alors même si les critiques ne sont pas toujours très tendres , j'ai pour ma part aimé cet optimisme qui se dégage d'une épreuve dont on espérait pas tant et ai passé un moment tendre et sympathique ce qui est l'essentiel pour moi!
Ah bah moi je préfère largement ta critique au film !
RépondreSupprimerLol! Merci ;)
Supprimer