Il est peut être temps de reprendre la plume... Parce qu'il est des causes et des évènements qui ont besoin de mots pour dire ces maux qui nous touchent tous au plus profond...
Le début d'année nous avait foudroyé avec l'attaque de Charlie Hebdo. Les passions et la solidarité s'étaient déchaînées faisant de la France un pays résolument et passionnément uni. Que l'on fût d'accord ou non avec la provocation des dessins, la liberté d'expression faisait encore et toujours partie des valeurs auxquelles le peuple français croyait encore et voulait vaillamment défendre.
Si ces dessinateurs s'exposaient sciemment à un risque plus ou moins mesuré, les victimes de ce Vendredi 13 n'ont commis qu'un seul crime: prétendre à un moment loin des difficultés quotidiennes, à une bouffée d'oxygène de fin de semaine à laquelle nous aspirons tous quand arrive le Vendredi... Profiter et souffler autour d'un verre, d'un évènement sportif ou de quelques notes de musique, beaucoup d'entre nous s'y sont "risqués" ce soir là. Sans penser une seule seconde que des fanatiques pourraient y trouver à redire, pourraient vouloir nous faire payer cette "perversion"...
Quand les premières informations et les premières images me sont parvenues, j'ai remercié la vie pour ce pied cassé qui parfois me désespère mais qui m'a obligé à garder mon canapé. Puis j'ai pensé à tous ses Vendredi à fêter, à applaudir et à trinquer dans les rues de notre belle capitale... A tous ces vous et moi qui eux n'ont pas eu la même chance. A ce mauvais endroit au mauvais moment... La barbarie et l'horreur des actes perpétrés au nom d'une religion et d'un Dieu qui ne cautionnerait définitivement pas ont défilé pendant des heures sur mon écran, m'ont figé dans un état de sidération et d'incompréhension et ont fait couler d'innombrables larmes sur mes joues. Même si toutes mes pensées volaient vers ces victimes, ces innocents qui avaient choisi la vie et tout ce qu'elle offre de plaisirs simples mais nécessaires, elles étaient bien dérisoires face à l'enfer, à l'angoisse de tous les derniers instants de ce Bataclan et de ces rues parisiennes.
La France est meurtrie et sonnée. Mais même à terre, la France n'a pas dit son dernier mot. La France choisit la vie, se relève et affronte. La France reste solidaire face à cette poignée d'illuminés qui a vainement tenté d'éteindre nos lumières. La France affirme cette liberté qui fait partie de ses valeurs profondes, sa volonté de faire face et de ne pas se terrer... Notre France est belle, fière et n'a pas l'intention de renoncer à ce qu'elle est. Pas cette figure démoniaque que ces fous nous prêtent mais un pays où il va de soi que la musique adoucit les moeurs, où rire et profiter de l'instant reste essentiel, où se réunir autour d'un verre demeurera un moment de bonheur et non de terreur...
Nous sommes tous emplis de ces images, des souvenirs de ces heures tragiques qui ne nous quittent pas et qui resteront comme une blessure indélébile mais nous avons choisi de ne pas nous taire, de ne pas céder et d'avancer, pour tous ces visages qui défilent sur nos réseaux sociaux et pour qui profiter de toutes les petites choses de la vie avait une vraie signification et une importance vitale...
13 N. , Nunca Màs...
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