Mon premier vrai coup de coeur 2014: States of Grace

Je remarque que ces dernières années, mes coups de coeur cinématographiques allaient souvent pour les films dépeignant les traumatismes subis à l'adolescence.

Ici c'est encore plus complexe parce qu'en plus de suivre ces adolescents en difficulté enfermés dans un foyer pour des raisons que le film va éclaircir petit à petit, on peut voir les dégats engendrés à plus long terme. 

Selon moi, pour exercer le métier de Grace (à savoir travailleuse sociale), il faut avoir un vécu particulier et surtout des failles à combler. Et c'est effectivement ce que montre le film. Ces éducateurs vont essayer de réparer, d'illuminer un quotidien, de donner une chance qu'eux n'ont pas forcément eu. Sauf qu'ils n'ont pas le recul suffisant, que certaines blessures de ces ados qui hurlent leurs maux vont réouvrir celles qu'ils croyaient cicatrisées. C'est toute la complexité du film: sauver l'autre pour finalement se sauver soi-même.

Les émotions que m'a procuré ce film ont été intenses. Il m'a profondément remué. Cette jeunesse fragilisée, ses appels au secours et l'impuissance parfois face à cela... 

Brie Larson (que j'avais déjà beaucoup aimé dans The Spectacular Now) est magnifique dans ce rôle de jeune femme blessée qui passe par toutes sortes d'états émotionnels et qui essaie tant bien que mal de se reconstruire. Elle est d'une justesse incroyable et est accompagnée d'un casting tout aussi juste. On s'attache à chacun des pensionnaires, on découvre tous les sévices, tous les drames qu'ils ont dû affronter. L'image des foyers est tellement stigmatisée dans les médias qu'on ne tend pas toujours vers la compassion. Mais ils ne sont pas là par hasard, ces jeunes paumés, ils trainent d'énormes boulets à leurs encore fragiles pattes .

Vous l'aurez compris, j'ai été bouleversée par l'histoire de cette courageuse Grace, par celles de ces adolescents en détresse et par le cheminement que nous propose le réalisateur.