Pas son genre ou quand l'idéalisme rencontre le pragmatisme

Ou quand la solaire idéaliste rencontre un sombre pragmatique. Les opposés s'attirent pourrait-on répliquer. Oui mais trop de compromis tue le couple surtout quand on touche au profond, à ce qui nous définit. Le sombre ternit souvent le lumineux.

Ici, Paris est opposé à la province. Clément à Jennifer. Au départ, on peut s'amuser de leurs différences, du fossé énorme qu'il y a entre eux. L'une va apprendre à lire des livres qui ne racontent pas d'histoires, l'autre à se lâcher un peu. Emilie Dequenne et Loïc Corbery sont parfaits dans leurs rôles respectifs. Ce qu'elle dégage, cette énergie contre son sérieux et son côté blasé à lui font qu'ils forment un duo étonnant mais qui peut peut-être nous surprendre.

On assiste tout d'abord à une succession de clichés qui peuvent agacer. Et puis l'émotion prend le dessus. Il faut se rendre à l évidence. Même s'il y a alchimie, çà ne suffit pas. Lucas Belvaux nous livre quelques très jolies scènes notamment la dernière scène de karaoké qui offre un panel impressionnant d'interprétations. Pour la première fois, j'ai essayé de comprendre les paroles de la chanson I will survive que j'assimilais uniquement à la victoire de la France en 98 et je trouve qu'elle colle merveilleusement au film et surtout au final inattendu qu'il nous propose.

Je n'avais pas l'intention d'aller voir ce film. Le synopsis me tentait mais la bande annonce m'a donné envie de fuir parce que j'avais vraiment cette impression que j'allais me noyer dans une succession de clichés déjà vus et revus. Mais plusieurs critiques m'ont faites passer outre cet à priori et si effectivement les premières minutes semblaient me donner raison, la suite m'a offert une jolie surprise loin des codes justement qu'on connait tous si bien!