lundi 29 septembre 2014

Bon rétablissement



Gérard Lanvin et une bande annonce assez grinçante m'ont donné envie de plonger dans cet univers hospitalier auquel on a tous été confronté au moins une fois dans notre vie... Sauf qu'ici, l immersion est totale puisqu'il y passe de longues semaines là où nous sommes plutôt généralement des éphémères. Alors 3 jours à supporter des repas version cantine scolaire, des réveils brutaux aux aurores et une considération assez limitée d'être humain, çà reste supportable mais s'y éterniser çà ne fait pas spécialement rêver.

Sauf que le personnage de Gérard Lanvin n'a pas vraiment le choix, qu'il a été repêché dans la Seine après une chute vertigineuse qui l'a réduit en miettes et qu'il va lui falloir un sacré bout de temps pour récupérer et espérer regagner son domicile. Les débuts ressemblent donc aux codes établis, aux infirmières un peu rudes, aux médecins qui donnent la désagréable impression d'être transparent, aux longues heures qui défilent à une lenteur exaspérante... Sauf que passer au statut malade longue durée permet de créer des liens, de prendre des habitudes, de faire des rencontres... Je pense que Jean Becker a tenté de tempérer la vision qu'on a tous du milieu hospitalier en rendant le personnel un peu plus humain que ce qu'il laisse entrevoir. Cette sensation de n'être qu'un numéro de chambre se transforme avec le temps et permet de redevenir un nom voire même un prénom et surtout une histoire et un vécu à partager...

C'est ce que j'ai aimé dans ce film, cette volonté de montrer ce que peuvent ressentir les patients, l'angoisse qu'un changement de ce genre peut engendrer et l'oeil neuf que l'on peut avoir sur une organisation depuis longtemps établie et figée. Il caricature probablement par moments mais personnellement, à de nombreuses occasions, j'ai reconnu des morceaux de vécus qui m'ont franchement parlé. Mais pour ne pas faire du film un procès à l'égard du personnel hospitalier, il humanise l'ensemble: et le patient aigri et revêche (parce que çà aussi malheureusement c est un fait avéré, tous les patients sont loin d'être cool!) et les infirmières qui prennent plus de temps pour aller à la rencontre des malades qui squattent les lits un peu plus longtemps que la majorité des éphémères.

Cela donne d'ailleurs un happy ending un peu trop convenu, un tout le monde il est beau, il est gentil qu'on espérait ne pas être aussi rose. Autant le début m'a amusé et interpelé, autant la seconde partie, plus mielleuse m'a un peu laissé sur ma faim. J'aurai aimé que le scénario reste plus caustique, plus engagé.

Malgré tout, Gérard Lanvin livre une prestation vraiment juste, Claudia Tagbo en infirmière acariâtre qui cache un vrai coeur tendre a été une jolie révélation. Nettement moins convaincue par Anne Sophie Lapix qui pour moi n'a pas l'âme (et le talent) d'une actrice! Et agréablement surprise par Swann Arlaud que je découvre et qui avait un rôle assez touchant.

Le titre est parfaitement de rigueur même si souvent la phrase bon rétablissement fait sourire ou blase même parfois. Mais pourtant ce rétablissement physique laisse surtout place à un rétablissement humain où une à une les cases se remplissent et les choses reprennent un ordre perdu depuis trop longtemps (parce que finalement on a tellement de temps qu'une remise en question de soi et de la vie qu'on a construit devient une évidence!).

Alors même si les critiques ne sont pas toujours très tendres , j'ai pour ma part aimé cet optimisme qui se dégage d'une épreuve dont on espérait pas tant et ai passé un moment tendre et sympathique ce qui est l'essentiel pour moi!




dimanche 28 septembre 2014

Tu veux ou tu veux pas???



Il y a des films comme çà dont vous entendez parler en tout début de tournage, dont vous suivez le même tournage (via des photos sur twitter par exemple) et qui vous font compter les jours avant la sortie officielle... Alors autant vous dire que quand j'ai eu l'occasion de le voir en avant-première un mois avant tout le monde, je me suis précipitée. Le casting était juste un rêve éveillé: Sophie Marceau et Patrick Bruel réunis sur grand écran, le couple presque modèle. 

La bande-annonce prédisait du rythme, pas mal d'humour et un sex-appeal incroyable. Forcément Sophie Marceau était la candidate idéale pour le rôle de cette femme sexy en diable, obsédée par le sexe (et plus particulièrement par Patrick Bruel finalement), absolument sublime (mais comment fait-elle pour que l'âge n'ait aucune prise sur elle), et surtout radieuse. Après, il ne faut pas s'attendre à la grande comédie de l'année mais le charme de Bruel et la fraicheur de Marceau en font un joli moment de détente. Sans rire aux éclats, je me suis amusée de toutes les tentatives avortées de Judith et de toute la maîtrise et le self contrôle de cet addict au sexe en rémission. Attendant un happy end de rigueur, j'ai passé outre une originalité assez limitée, des scènes plutôt convenues et ai plutôt profité de mon duo de choc, savoureux à souhait!

Alors par contre, même si c est la mère de mon idole de toujours, j'ai trouvé Sylvie Vartan vraiment mauvaise et sans intérêt. Certains personnages se greffent au fur et à mesure pour permettre de mieux comprendre les personnages mais j'ai la sensation qu'ils meublent un peu un scénario qui aurait pu être un tantinet plus fouillé. 

Mais ce duo de rêve l'a emporté sur tout le reste. Ils m'ont donné le sourire, m'ont fait rêver et m'ont offert la tête d'affiche qui trottait dans ma tête depuis tellement longtemps!

Pour ne rien vous cacher, j'attendais un véritable feu d'artifice. Malgré un duo pétillant et convaincant, j'attendais de sortir totalement emballée, prête à retourner voir le film à sa sortie, à le voir et à le revoir et même si le moment a été sympathique, il n'était pas aussi explosif et marquant qu'espéré!

ps: depuis je me pose une question existentielle, les fesses de Bruel, doublure ou pas???


dimanche 7 septembre 2014

Nos étoiles contraires, une belle leçon de vie sur grand écran



Comme prévu dans le synopsis, Nos étoiles contraires abordent un sujet assez lourd et propice aux larmes. 2 jeunes adolescents malades qui tombent amoureux, voilà de quoi plonger dans un pathos de rigueur. Sauf que pas vraiment! Et c'est en cela que le film m'a vraiment touché...

Ce que je retiens de ce film, ce sont les 2 protagonistes que la vie n'a pas épargné mais qui gardent en Elle une confiance et un amour débordants. Tant qu'il y a une étincelle de vie, il y a de l'espoir et surtout de merveilleux souvenirs à se construire... 

Si l'une est prudente et a du mal à croire en un avenir, l'autre, fougueux, plein d'une joie de vivre contagieuse, va croire pour eux deux. Même si la maladie nous rappelle régulièrement à l'ordre durant les 2 heures que l'on passe avec le jeune couple, ce qui nous captive, ce sont ces sentiments naissants, la force et l'ampleur qu'ils prennent... Parce que les amours adolescents sont souvent passionnés, ceux d'un couple qui se sait condamné le sont encore davantage... 

La question est alors; l'intensité du vécu, la profondeur de l'amour ressenti valaient-elles la souffrance qui va suivre??? C'est exactement ce que le film nous démontre, nous prouve... Parce que chaque instant compte et parce que chaque souffle de vie a son importance... Se sentir vivre, se laisser vivre est infiniment précieux et c'est une leçon sans prix! Nous l'oublions souvent au quotidien...

Mais ce qui est intéressant et assez intelligent, c est ce titre. Ce titre un peu flou qu'on a du mal à s'expliquer. Et qui pourtant prend tout son sens, qui s'éclaire à un moment du film où tout se renverse... Je n'en dirai pas plus pour ne rien dévoiler qui gâcherait le plaisir de la découverte de ce film mais cet instant clé nous transmet d'autres valeurs et une force impressionnante.

Quant au casting, les premières minutes m'ont laissé sceptiques... C'était déjà le cas avec Shailene Woodley dans The Spectacular Now. Il m'a fallu un temps pour m'adapter à elle et pour croire qu'elle était le personnage. Et puis au fur et à mesure que le film avance, elle devient véritablement Hazel Grace. Tout comme Ansel Elgort qui me semblait dénué d'un charme essentiel pour créer une alchimie entre les 2 héros et qui s'avère au final être un Gus à l'optimisme envoûtant. 

Alors oui, comme prévu,  j'ai pleuré bien plus de larmes que nécessaire mais quelle belle leçon de vie j'ai reçu... Je compte prochainement lire le roman de John Green qui, je suis certaine, me donnera encore de belles émotions!


mardi 2 septembre 2014

Les combattants



Après avoir lu quelques tweets et critiques vantant les mérites des Combattants, je me suis décidée à aller voir ce dont il retournait. J'espérais en fait quelque chose qui n'est jamais venu. Le petit plus, celui qui aurait rendu ce film inoubliable et marquant l'année 2014.

Je concède que le casting est impressionnant, que le jeune Kevin Azaïs (que j avais vu dans pas mal de ses films précédents mais que je n'avais pas forcément remarqué) illumine le film de sa présence et de cette sereine assurance et  qu'Adèle Haenel en fille murée dans ses angoisses et ses obsessions se donnent une réplique étonnante, que même les seconds rôles sont charmants, que cette histoire de 2 destins qui s'entrecroisent a un potentiel énorme, mais il m'a manqué l'étincelle, une sympathie peut être pour l héroïne carapacée et qui m'a insidieusement agacé. Je n'arrive pas à comprendre mon non-emballement face à ce film qui avait tout pour lui: cette combativité qu'on lit dans les yeux des 2 protagonistes: lui de réussir à briser les barrières et de toucher cette fille qui l'intrigue et l'hypnotise et elle de devenir une survivante face à une fatale fin du monde; la progression douce et persévérante entre les 2 personnages ou encore une jolie photographie des Landes. Ce n'est quand même pas les quelques scènes écoeurantes qui auraient fait pencher la balance???

Non, je pense surtout que j'attendais probablement trop de ce film, j'attendais cette poésie que les articles m'avaient laissé entrevoir, j'attendais un rythme que le film n'a pas toujours bref j'attendais autre chose!

Je semble un peu virulente mais au final, j'ai tout de même aimé le film mais pas autant que je l'aurai espéré...


lundi 1 septembre 2014

Des lendemains qui chantent, un bon film et pas seulement grâce à Pio Marmai :)



Etant assez fan de Pio Marmai, je ne pouvais manquer celui là (et j espère réussir à voir Maestro même si je commence sérieusement à douter!). Ayant seulement lu un synopsis qui est loin de correspondre à la réalité du film, je ne savais pas trop à quoi m'attendre.

J'ai été un peu surprise par la place énorme que la politique tient dans ce film. J'avais peur que cela soit un critère vraiment rébarbatif mais Nicolas Castro dissémine ces notes politiques judicieusement avec des images d'archives intégrées avec humour dans le scénario. Il permet de mieux comprendre la déception des gauchistes pur souche face au règne de Mitterrand (ce qui se reproduit aujourd'hui avec Hollande - la gauche ne serait-elle pas faite pour diriger???).

Le casting est vraiment juste. Gaspard Proust à contre pied de Pio Marmai dans l'attitude, dans ce qu'il dégage, Ramzi Bédia, fidèle à lui même, un peu bouffon mais tendre dans ce qu'il transmet et la belle Laetitia Casta, source de querelles entre les frérots et surtout objet de tous les fantasmes de Léon. Les personnages ont des accents de caricatures mais sans être dans l'excès, l'évolution est un peu rapide (réduire 20 ans à 1h30 ce n'est jamais évident) mais l'ensemble reste sympathique de par les acteurs et de par l'humour qui ponctue intelligemment l'ensemble (ah oui et puis André Dussollier en patriarche protecteur mais maladroit, j suis fan!).

Un film français de bonne facture et qui remplit la mission demandée à un film :)