mercredi 13 mars 2013

J'aurais voulu être le fils de quelqu'un de Frédéric Deban

 
 
Frédéric Deban, c'est le bad guy des Coeurs Brûlés, la série estivale qui m'a le plus marqué. C'est aussi Grégory Lacroix, le marin rebelle de Sous le Soleil. Autant dire que son visage me "berce" depuis l'adolescence! Mais ce qui m'a donné envie de le lire, ce sont ces quelques mots en petits caractères: Chronique d'un abandon. L'abandon, sujet douloureux et qui me parle tellement. Cette peur permanente, tapie dans l'ombre.
 
Je me suis donc décidée à me plonger dans cette histoire aux allures de drame. Etre déposé devant une grande porte rouge, voir s'éloigner une mère qui ne veut plus, ne se sent plus capable...4 ans et déjà un fardeau si lourd à porter!Difficile de se sentir aimable, par quiconque, si celle qui est censée ne pas faillir, celle dont l'amour ne peut être qu'inconditionnel ne parvient pas à nous aimer. Les blessures sont profondes et on le ressent tout au long du livre.
 
Honnêtement, ce livre est TRES, TRES bien écrit. Les tournures de phrases, les jeux de mots, les métaphores, je suis impressionnée par une telle qualité d'écriture. S'il a vraiment posé son histoire lui même, il devrait songer à se reconvertir parce qu'il a un style vraiment enlevé et abouti!
 
Il passe de sa petite enfance à ses failles d'aujourd'hui. Un parcours atypique où sa mère reste centrale. Elle est son obsession, le bout de son tunnel, la destination de ses fugues, l'objet d'une indirecte vengeance...Tout tourne autour, l'amour, la haine et le manque éternel, celui qui ne se comblera probablement jamais. Sans faire l'autruche, en toute conscience, il sait qu'il faudra pardonner pour véritablement avancer. Ce livre fait office de thérapie, permet de faire ce à quoi je m'adonne régulièrement, ces mots pour dire ses maux...Ces mots qui soulagent, qui aident, qui posent et qui éclairent. C'est la sensation que ce livre donne: un retour en arrière pour mettre à plat et adoucir, pour pouvoir enfin avancer. Je ne me permettrai pas de juger l'utilité ou la légitimité de rendre publique cette route bosselée. Chacun fait ce qu'il peut avec ses émotions et son histoire. Personnellement, le lire m'a fait réaliser que sans avoir le même vécu ou les mêmes traumatismes, le sentiment d'abandon provoque les mêmes failles et surtout les mêmes dégats indélébiles. Sans avoir dévié ou m'être noyé autant qu'il a pu lui arriver de le faire (on fait toujours ce qu'on peut pour garder la tête hors de l'eau), j'ai vraiment ressenti et partagé sa détresse, ce vide que rien ne peut combler.
 
Je me suis réellement intéressée à ce petit garçon, j'ai mis de côté la figure familière, celle qui occupe parfois mon petit écran et n'ai vu que cette fragilité propre à beaucoup d'entre nous. Cette souffrance échappe aux feux des projecteurs et touche, simplement.
 
C est un livre humain et vraiment bien écrit, une histoire qui pourrait être roman mais qui est sombre réalité. Je ne savais pas en croisant ce regard si bleu, ce sourire si franc, qu'il portait un poids aussi lourd sur ses épaules. Espérons que mettre enfin ses maux en mots lui permettra d'apaiser ses écorchures et de continuer sa route sereinement...
 

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