samedi 15 février 2014

Atelier d'écriture: L'assiette du Pauvre

Pas vraiment inspirée pour celui-là! Il y a des jours comme çà. Mais c est ce qui est intéressant aussi dans ce genre d'exercices. Rien n'empêche dans quelques mois soit de retravailler le texte, le peaufiner ou le creuser un peu et rien n'empêche non plus de reprendre l'intitulé pour partir dans une direction complètement autre!






Dans la littérature, depuis l'Odyssée, il arrive que la porte s'ouvre et qu'un étranger entre dans la maison où on lui offre une place au bout de la table; et on partage avec lui le repas tout en écoutant son histoire.

L'étranger est généralement un voyageur, un pèlerin, un mendiant, un égaré. Dans les contes, déguisé, il est souvent aussi un démon tentateur, un ange bienfaisant, ou bien encore un dibbouk, un sorcier, une fée... Mais, quel qu'il soit, son arrivée entraîne toujours un changement dans la vie de ceux chez qui il frappe.

Ce soir, comme on le faisait encore traditionnellement dans les campagnes il n'y a pas si longtemps, l'assiette du pauvre est posée au bout de la table.

Il y  ceux qui sont à l 'intérieur, et ce qui existe dehors: où placerez-vous votre narrateur (ou votre personnage)?
Est-il à l'intérieur de la maison? Est-ce lui qui a mis le couvert ou qui a pensé à poser l'assiette? Comment va-t-il agir dans cette histoire? Mais il peut aussi être celui qui est dehors -- l'inconnu(e)/
 Et... la porte s'ouvrira-t-elle?

Contrainte: commencer et terminer le texte par "un jour".^



Un jour, il est parti. Ou peut-être a -t-il disparu ou encore a-t-il été enlevé?
Un jour, je saurai. J'aurai les réponses tant espérées à mes questions.
Un jour, peut-être...





Mais aujourd'hui comme chaque soir, dans ma petite chaumière au fond des bois, j'émince quelques carottes, pèle une pomme de terre et effeuille un poireau.



Sur le feu de la cheminée, mon chaudron bouillonne d'une eau prête à accueillir cette poignée de légumes.
Le temps que mon bouillon mijote, j'approche mon rocking-chair de l'âtre et reprends mon tricot où je l'avais laissé.






Le doux fumet de mon repas envahit l'unique pièce à vivre...





Alors comme chaque soir, je prends sur l'étagère, les 2 assiettes de rigueur, les verres et couverts qui les accompagnent. Je verse la soupe dans chacune des écuelles et m'installe.





Au bout de la table, elle est là, seule comme toujours. Cette assiette fumante qui l'attend autant que moi. Je fixe la porte et laisse les minutes s'écouler. Il sait que le diner est rituellement servi à cette même heure. Précise.





Je continue de faire glisser mon regard de cette porte désespérément close à cette horloge qui avance à toute allure.





Je finis par me lever pour jeter quelques bûches au feu agonisant. Je reprends ma place. Et mon attente.





Le bouillon est froid. Et comme chaque soir, je l'avale mécaniquement.



Il est tard, il ne viendra plus. Je lance cette assiette inévitablement pleine au fond de la cuvette où s'entassent toutes celles qui l'ont précédé.





Ce n'est donc pas pour ce soir...






Un jour, il est parti. Mais peut-être reviendra-t-il. Un jour...

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