mercredi 20 mars 2013

Camille Claudel 1915

 
 
Avant d'aller voir un film, j'aime toujours prendre la température sur différents blogs cinéphiles et sur Allociné. Par curiosité plus que pour me conforter ou non dans mon envie de le voir.
 
4,3/5 pour les critiques presse. Si j'avais la possibilité de mettre un smiley, il ouvrirait grand la bouche et écarquillerait les yeux tout autant. Il y a plusieurs solutions. Soit je suis insensible, inculte ou insuffisemment ouverte à l'art abstrait (enfin ici plutôt à l'art contemplatif), soit il y a légère exagération de l'euphorie ambiante.
 
Ce qui m'a sauvé c est que le film ne dure qu'1h35. Et pourtant dieu sait à quel point il m'a semblé interminable. Je n'avais pas de montre et c'est redoutable de ne pas entrevoir le bout du tunnel. J'imagine que vous en arrivez à la conclusion que je n'ai pas aimé cette version épurée, dramatiquement lente de Camille Claudel. Bien vu :)
 
Certes, Juliette Binoche est incroyable, fabuleuse, mise à nu sans une once de maquillage, sobre, grave et touchante. La caméra la frôle sans cesse, ne la lâche pas, capte chacune de ses émotions. Tout tourne autour de son visage, de ses expressions, des douleurs qui ont secoué Camille durant son internement à l'asile.
 
Certes, l'endroit où est tournée cette chronique me parle puisque je me suis balladée l'été dernier à travers les mêmes allées que celles où erre Camille. Saint Rémy de provence, monastère où fût enfermé Vincent Van Gogh (et devenu musée à sa gloire).
 
Autour de Juliette Binoche, de vrais malades de l'établissement psychiatrique qui y est rattaché que le réalisateur a filmé en les laissant libres d'être et d'intéragir à leur guise. Pour ma part, cela a créé une atmosphère assez lourde et m'a mis plutôt mal à l'aise. Certes cela ajoute une crédibilité et une authenticité mais entremêler réalité et "fiction", documentaire et "romance" rendait l'ensemble plus compliqué à digérer et à la limite du voyeurisme.
 
Sans compter les scènes où Camille est absente, où la caméra se centre sur Paul, son frère, qui exprime laconiquement sa foi et qui alourdissent une intrigue déjà pesante. Petit sourire néanmoins à l'évocation des illuminations rimbaldiennes (rare moment qui a capté mon attention).
 
Apparemment, le style est propre à Bruno Dumont dont on reconnait la patte. J'envisage donc de me passer de ses futures réalisations parce que j'ai rarement attendu autant ma délivrance que durant ce court long métrage.
 
Ps: je radote, je sais mais je suis consternée de voir qu'un film comme celui là reste en haut de l'affiche (de mon cinéma d'art et d'essai certes) malgré son austérité (dans la plus grande salle quasiment vide à la séance où je suis allée) alors qu'un film comme Les équilibristes, au sujet lourd et brillamment traité n'a été diffusé qu'une petite semaine et à des horaires très restreints. Je ne sais pas comment fonctionnent les programmateurs, à quoi ils se fient pour planifier films et séances mais cela me laisse perplexe...
 
 

6 commentaires:

  1. Ah mince, il me tentait bien...

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    1. En même temps les goûts et les couleurs :) Certaines personnes ont été transcandées par le film, personnellement je suis totalement passée à côté...

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  2. Les scènes où le frère monologue m'ont agacées.
    J'ai été extrêmement touchée au début du film par les personnes handicapées qui évoluaient dans le film, ça m'a gênée aussi, et j'ai imaginé la gêne des autres, et là j'ai eu un coup au coeur. Car mon frère vit lui même dans un institut spécialisé, et provoque ce genre de sentiment. C'est déchirant.

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    1. Oui j'imagine mais justement des gens ont ri dans la salle et je trouve çà déplacé çà m'a gêné en ce sens. J'ai travaillé avec des enfants autistes et des enfants handicapés et je ne ressens pas cette gène là au quotidien, je ne sais pas comment expliquer ce ressenti désagréable mais j'ai eu la sensation d'être une intruse dans la vie de personnes qui n'avaient rien demandé!Et les monologues de Paul ont été ce qui m'a achevé, aucun intérêt, aucune puissance...

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  3. ah moi j'avais pas besoin de ta critique pour savoir que je passerais mon tour... je connais bien le cinéma de Dumont, et franchement cette radicalité et cette austérité, j'y arrive pas du tout... j'aime pourtant les films lents mais la c'est juste pas possible...90% de la presse vouent un culte à ce type, certes, mais il reste 10% qui ne l'épargne pas, et j'avoue adorer ces chroniques là tant tous ses films sont une pure pour moi :o) ah mon avis les critiques spectacteurs d'allo ciné sont bien moins bonnes non? :o)

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    1. C est mitigé mais c est aussi peu commenté çà oscille entre très bon et très moyen. Mais bon il fallait que je me fasse une idée par moi même ne connaissant absolument pas ce réal! J'ai retenu la leçon :)

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