dimanche 31 mars 2013

The sessions

 
 
Premières images et un certain malaise. Peur d'un film qui inciterait à la pitié, au voyeurisme. Théoriquement, si les propos de Stéphane sur son blog Oeilducinefeel06 se vérifient, cela sera loin d'être le cas.
 
Basé sur l'histoire vraie de Marc O'Brien devenu paralysé à cause de la polio, le film fait état de son handicap lourd mais met surtout en valeur cet humour qui lui était propre, le charme dont il savait faire preuve et toutes les angoisses qui peuvent le traverser. Ce sont ces qualités qui ressortent de cette histoire atypique, de ce destin si particulier.
 
Forcément le handicap reste central puisqu'il doit le dépasser pour aller au bout d'une envie qui l'obsède et d'un défi qu'il s'est fixé. Voilà le vrai tabou que soulève le film. Le recours à des assistantes sexuelles (métier méconnu mais qui est fortement théorisé pour l'occasion).
 
Un sujet percutant et intelligemment amené. Sans pudeur excessive, avec une humanité et une sensibilité étonnantes. Helen Hunt se dénude certes mais surtout elle incarne une femme juste, ouverte à l'autre, attentive. Elle rencontre véritablement l'Homme, le poète qui la touche avec ses mots, ses émotions et cette authenticité qui le rendent si attachant.
 
Son confesseur, le père Brendan interprêté par William H.Macy, dépasse lui aussi la simple enveloppe corporelle de cet homme qui vient à lui et lui offre plus que la foi, une vraie spiritualité et son amitié. Totalement en décalage, l'incitant au sexe, partageant une bière, ce père a un rôle prépondérant dans la vie de Marc O'Brien.
 
Et puis il y a John Hawkes qui interprête brillamment et physiquement (il a subi la pose d'une balle en mousse de la taille d'un ballon de football appliquée contre sa colonne afin d'obtenir la déformation que provoque la polio) Marc. Dans son poumon d'acier, le corps cloisonné, tout passe par son visage et ses expressions. Performance bluffante...
 
Même si l'histoire finit inévitablement mal, on ressort avec ce sourire, avec le bonheur d'avoir connu (même par écran interposé) cet homme qui a aimé, qui a été aimé et qui a su prendre la vie à bras le corps malgré ce croche-pied qui a définitivement transformé sa vie. Ce film est une leçon d'optimisme et évite tous les clichés pour se centrer sur une force, un sujet et un destin hors du commun!
 
 

2 commentaires:

  1. Je n'ai pas pu me résoudre à le voir ..

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    1. Pas évident de prime abord j'imagine mais il m'a moins dérangé par exemple que Camille Claudel...

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