jeudi 5 septembre 2013

Vic+Flo ont vu un ours

 
Quand il s'agit du Québec, je perds tout bon sens. La simple évocation d'une "cabane à sucre" a fait briller des étoiles dans mes yeux. Sauf que le film ne se résume pas à cela. Loin de la chronique de société que j'attendais, on est plus près de la tragédie.
 
Tout juste sortie de prison, Vic fait le choix de disparaître du monde et de se reconstruire au fond d'une forêt. A ses côtés, celle qui a partagé quelques-unes de ses années d'enfermement, Flo. Un couple qui tournerait volontiers en totale autarcie s'il ne lui fallait compter sur les visites récurrentes d'un agent de probation qui va devenir peu à peu une figure familière avec laquelle elles vont tisser un lien bienveillant.
 
Tout semblerait donc tourner autour de la renaissance de ces 2 femmes, du tâtonnement que la vie à 2 exige, de la réadaptation à la liberté. Sauf que çà serait un peu trop simple! En fait, le film cache quelque chose de plus sombre, une histoire sous jacente et relativement terrifiante. Qui réapparait régulièrement après un interlude musical de percussions qui nous invite à deviner que le dramatique est à l'approche.
 
L'ambiance est très particulière ce qui, apparemment, est propre au réalisateur. Rien n'est amené subtilement. Tout nous est livré petit à petit sans laisser au spectateur une petite place pour son imaginaire. Même si le final est légèrement plus noir qu'attendu.
 
Romane Bohringer, son côté sauvageonne indomptable s'oppose à Pierrette Robitaille plus résignée et probablement plus sage. Et on retrouve un Marc-André Grondin, crâne rasé et méconnaissable, bien loin de son rôle dans L'homme qui rit.
 
Je ne saurai pas vraiment dire si j'ai aimé ou non ce film. Il dérange, il trouble, il sort des sentiers battus donc forcément on ne peut pas le rejeter totalement. Il y a ce côté intimiste qui nous attire au fin fond des bois, qui nous oblige à nous accrocher pour savoir ce qu'ils cherchent à révéler. De quoi nous tenir en haleine et découvrir ainsi l'endroit où le réalisateur a décidé de nous emmener.



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