lundi 14 avril 2014

Une autre galaxie pour Patrick Bruel




On peut facilement dire que Patrick Bruel fait partie de mon paysage musical depuis toujours. De Marre de cette nana-là à Alors regarde en passant par Je m'attendais pas à toi, pas une de ses chansons ne m'a échappé... Mais le Bruel de scène, je l'ai rencontré sur le tard. C'était quelques jours après le décès de mon père, il y a près de 8 ans et c'était exactement ce dont j'avais besoin, m'envoler loin au pays des notes bruelliennes...


Amnéville était donc une évidence. Surtout quand on sait à quel point j'aime l'album Lequel de nous (critique ICI ) qui n'a pas quitté le lecteur CD de ma voiture depuis un an et demi!


A peine les lumières se sont-elles éteintes, que la masse des fidèles habitués afflue devant la scène. Rester sagement assis sur son siège durant un concert de Patrick, cela relève du défi! Il commence son concert tout en émotions, en prenant soin de se laisser désirer. Une longue toile blanche et sa voix qui nous livre "Vous". Une chanson qui ne manque jamais de me faire verser quelques larmes. L'osmose avec son public à qui il a dédié cette chanson se fait sentir dans cette immense salle qu'est le Galaxie d'Amnéville. Quand il apparait enfin,  c'est un déluge de cris et d'applaudissement qui l'accueille. Ce que j'aime particulièrement chez Bruel, c'est qu'à travers ses chansons, on a cette sensation de le connaître bien. Et effectivement la preuve en est quand il égraine quelques anecdotes personnelles en préambule de certains de ses titres. Cette amitié sur fond de place de grands hommes qu'il nous permet de voir vieillir et qui nous vaut ce soir encore un très beau moment d'émotions. Il ne s'arrête pas là puisqu'il enchaîne avec Combien de murs et Maux d'enfants. Des thèmes forts, des convictions qu'il défend passionnément. Patrick parle à travers ses textes de ce qui le révolte, de ce qui le touche, de ce qu'il combat. Et le public reçoit intensément les messages qu'il fait passer. A la fin de Je serai là pour la suite, Bruel le remercie pour le silence respectueux qui a accompagné la chanson. Il est vrai qu'entendre hurler des Patriiiiiiick au milieu de ces mots profonds aurait été malvenu (enfin soyons honnête, cela arrive quand même régulièrement, d'ailleurs je me souviens d'un concert de Patrick Fiori où il évoquait Grégory Lemarchal, où certaines fans ne pouvaient s'empêcher de crier son nom et où il avait haussé le ton pour demander le respect mérité pour ce jeune homme pour qui il éprouvait une profonde affection...)


Crédit Photos Républicain Lorrain

Maux d'enfants commence par une vidéo bouleversante qu'on retrouve sur ce Site . La première fois que j'ai entendu cette chanson, n étant absolument pas adepte du rap et de La Fouine, j'ai fait la grimace. Et puis la force des mots et des maux défendus ont inversé la tendance (il faudrait que je fasse une MAJ de l'article!) . Le clip sorti récemment encore davantage... Un thème tristement d'actualité. Sur scène, Bruel s'entoure donc de 4 danseurs hip hop et troque son sobre costume contre une tenue plus "djeun's". Et se lance dans la choré qui va de paire. Il faut un peu de temps pour s'habituer! Surtout qu'il s'approprie les vers de LaFouine pour l'occasion et que c'est un peu loin du style du reste du concert.


La discographie de Patrick étant ce qu'elle est, il est relativement compliqué de la condenser en 2h30 de show. Sauf qu'en sacrifier certaines peut entraîner des frustrations. Il a trouvé l'astuce pour contenter tout le monde (enfin presque!). Il nous dresse la liste des chansons qu'il ne chantera pas...En en chantant un extrait à chaque fois! Malin le petit :) Il en profite pour faire lever toute la salle, invite les gens à empoigner leurs voisins et à se mettre à valser au rythme du célèbre amant de Saint Jean. Le public s'exécute avec plaisir et on voit ainsi près de 6000 personnes virevolter au son de la voix du maître des lieux. Impressionnant! Et magique!



Quelques reprises savamment choisies s'encastrent à son répertoire. Le fameux Chacun fait ce qui lui plait qu'il avait produit avec Presgurvic à l'époque nous apprend-il. Et Alexandrie Alexandra qu'il greffe au Café des délices. C'est toujours incroyable de voir tout un public reprendre religieusement les paroles et les airs de chansons qui font partie d'un paysage musical profondément ancré.


Bruel remplit des salles. Affiche souvent complet. Tourne depuis déjà 1 an. Sans compter, bien évidemment, tous les concerts qu'il a à son actif. La scène, c'est sa seconde maison et çà se sent. Alors on pourrait le croire blaser. Le public est acquis à sa cause et pourtant, pas une seconde il ne le prend comme tel. Au contraire, on lit sur son visage un émerveillement constant et qui semble non feint, le bonheur qu'il prend à être là avec nous, les émotions qui le traversent quand tous les spectateurs couvrent sa voix et chantent à sa place. La dose d'amour qu'il reçoit, il la mérite. Mais surtout il l'apprécie à sa juste valeur. Comme un petit enfant à qui on offrirait un cadeau précieux... Il a cela dans les yeux, ces étincelles qu'on trouve dans ceux des enfants.



Après près de 2h collée à mon siège, entourée de bécasses qui commentent à voix haute et d'un voisin complètement stoïque et statique , j'ai profité du rappel pour filer vers le devant de la scène où l'ambiance est totalement autre. Ici on peut chanter à tue-tête, danser et vivre intensément l'instant présent. Un premier rappel et une version de Casser la voix qui dure quasiment un quart d'heure. Le public saute, lève les mains et hurle son amour. Suivi d'un second voire même d'un 3ème où Patrick fait semblant d'improviser (mais il le fait très bien!) un morceau de Bowie. C'est un joli cadeau!


Et voilà, çà y est...2h30 qui ont défilé à la vitesse de la lumière. 2h30 intenses, teintées d'émotions et d'une énergie étonnante. Du Grand Patrick! Qui passe de la guitare au piano avec une aisance fascinante, qui assure sans faillir, qui tient la longueur, qui communique et qui donne...


Je vais quand même faire ma chieuse parce que lorsque j'ai écouté l'album Lequel de nous pour la première fois, j'ai eu un énorme coup de cœur et depuis, je n'ai plus eu qu'une idée: l'entendre chanter en live. Et à Amnéville, point de Où es-tu??? Pourquoi as-tu été si cruel Patrick???? J'hésite à aller au Zénith de Nancy en Juin pour ne pas m'infliger une seconde déception! A bon entendeur ;)




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