mardi 12 mars 2013

Wajdja, le film qu'il fallait oser

Ce film n était pas dans ma liste des à voir mais après avoir lu la critique de Aurore in Paris, il était clair que je ne pouvais pas passer à côté de tant de promesses. Il faut savoir que pour que ce film existe, la réalisatrice Haifaa Al Mansour a bravé bien des interdits. Tourné en Arabie Saoudite, pays qui proscrit le cinéma, ce film ne se contente pas de mettre en exergue les différences culturelles et religieuses qui pourraient "choquer" des occidentaux comme nous.
 
Au contraire, ce film est une ode à l'espoir de sortir un jour du carcan imposé aux femmes saoudiennes. Tout en respectant autant que possible les codes et "conventions" (je cherche un mot qui ne veut pas venir!) comme par exemple diriger les acteurs depuis un van pour ne pas choquer la population en apparaissant aux côtés d'une équipe de tournage masculine, la réalisatrice a toutefois osé ce que personne avant elle n'avait osé.
 
Wajdja a un rêve. Un rêve de jeune fille rebelle. Elle voudrait, comme son ami Abdhallah, un vélo. Rien de bien extravagant en somme sauf que dans ce pays où elle grandit, faire du vélo n est pas toléré pour les femmes. C est sans compter sur la persévérance et le caractère bien trempé de notre héroine. Sans compter non plus sur sa mère qui élève sa fille avec une rigueur relative et qui lui laisse une liberté d'être et de penser bien inhabituelles dans leur culture d'origine. On se focalise sur les efforts de Wajdja pour réaliser son rêve. Elle est prête à tout, à mettre de petits mouchoirs sur ses convictions pour atteindre son objectif. Rien ne la fera dévier. Elle apprend ce Coran qu'elle rejetait, y met tout son coeur pour le seul objet de son "ambition". Malgré la lourdeur ambiante, ce film a une poésie rare. Le sourire, la spontanéité de Waad Mohammed (qui finalement a eu le courage de monter elle aussi au même front que Haifaa Al Mansour) , la mutinerie de son regard rendent son personnage joliment attachant. C est une petite lumière autour duquel gravite les autres personnages, les importants, ceux qui ne désirent qu'une chose: qu'elle garde au fond d'elle cette étincelle, cette joie et cette énergie qui lui sont propres (avec les quelques-uns qui veulent étouffer la flamme et la forcer à rentrer dans le rang!).
 
Sans être un procès d'intention, nous assistons simplement à une leçon de courage, une leçon de vie. Et pourquoi pas des perspectives d'à venir pour ces femmes "transparentes". Tout est parfaitement orchestré pour passer le message sans choquer et en laissant entrevoir une lueur confiante pour le futur des Saoudiennes.
 
Il est un peu compliqué de donner un avis objectif à ce film, sans juger, sans trop en dire de ces moeurs qui inévitablement interpellent et c est ce qui est formidable dans Wajdja, il suffit de se laisser porter par le message positif qui s'en dégage. On quitte les salles obscures avec un sincère sourire sur les lèvres.
 

4 commentaires:

  1. Très contente de t'avoir encouragée à y aller et que tu ais aimé ce film autant que moi !
    Jolie critique :)

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    1. J'adore me laisser surprendre!Merci tous ces ptits blogs qui donnent des idées auxquelles on aurait pas pensé :) Merci beaucoup pour cette jolie découverte!

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  2. Réponses
    1. J suis ravie qu'on me l'ait conseillé, c est une perle :)

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