mardi 8 avril 2014

Question existentielle: Les gazelles, j'ai aimé ou pas?



Je n'arrive toujours pas à me décider si j'ai aimé ou non ce film. J'en attendais peut être autre chose. Ce virage à 180° auquel est confrontée Marie, je l'ai pris moi aussi. Alors dans le fond, le film me parle vraiment. L'approche de la trentaine, le bilan inconscient qu'on ne peut s'empêcher de faire, ce futur qui se profile et qui est à des années lumières de nos aspirations et ce déclic (cette rencontre dans le cas présent) qui va tout faire basculer...


Les étapes que le film aborde me sont également familières. La liberté retrouvée, cette vie de célibataire qu'on n'avait jamais vraiment connu et puis cette peur de l'avenir qui s'immisce et qui voudrait nous faire faire marche arrière... En effet, le cocon douillet du connu et du rassurant nous fait souvent de l'œil et éveille en nous inévitablement des doutes insidieux! Ce que Marie vit, je l'ai vécu aussi en version un peu plus soft quand même. Ici, il y a débauche, excès en tout genre (alcool, sexe...), le tout dans l'espoir de rattraper ce foutu temps perdu! Ce nouveau chapitre qui s'ouvre, cette nouvelle page à écrire,  semble au départ tellement plus brillant que celui qui se ferme. La chute est donc d'autant plus difficile à encaisser. On assiste aux hauts puis aux bas de la jolie Marie et de sa bande de copines trentenaires en quête d'aventures. Toute cette agitation volubile ne masque finalement qu'une angoisse de cet après dont les contours demeurent flous. Parce qu'effectivement être célibataire et trentenaire, ce n'est pas vraiment la panacée. Pointées du doigt par tous les en couple environnants, causant le désespoir de ses parents vous imaginant déjà devenir vieille fille. Sans compter que le marché n'est pas vraiment florissant. Le soi-disant mythe des hommes vieillissants qui veulent se rassurer aux bras d'une jeunette est loin d'en être un! Le tableau n'est pas rose, n'Est-ce pas?


Mais finalement justement j'ai perçu un manque de ce côté là, cette sensation que la psychologie de l'instant et de l'étape n'étaient pas suffisamment fouillées mais simplement survolées. On nous offre de l'énergie en barre, des fêtes pour nous montrer que les trentenaires ont encore de belles années devant elles et ne sont pas les empâtées que l'on pourrait croire. Soit, on a compris le message sauf que le message dure un peu trop. En mode montagnes russes, quand Marie est au fond du trou, le film bascule dans l'extrême. Désespérée ok mais à ce point? Il n'y a pas de réelle nuance dans le tableau que nous peint Mona Achache. Pour moi qui ai été à cette même place, je trouve l'image véhiculée un peu déplacée, presque caricaturale...


Bon, puisque je vous dis que j'hésite entre le j'aime et le j'aime pas, c'est quand même qu'il y a de bonnes choses dans ce film. La bande de copines tout d'abord, un casting qui fonctionne bien. Audrey Fleurot toujours aussi flamboyante, Joséphine de Meaux toujours aussi décalée. Amusée par Franck Gastambide avec des cheveux. Et Olivia Côte m'a fait mourir de rire. Donc il y a du bon, une jolie énergie dans ce film.


J'ai aimé la boucle qui se dessine. Quand elle entre dans le célibat, Marie est face à une bande de copine et particulièrement à Sandra qui sont à des étapes différentes de la sienne. Au travers de Marie, on assiste à toutes les étapes qu'elles ont déjà franchi et à la toute fin, Marie devient la Sandra du début et cette dernière a, elle, avancé jusqu'à l'étape suivante, celle d'une reconstruction plus sereine.


Je m'étais dit qu'en fin de critique, j'arriverai davantage à me positionner mais non. J'ai passé un moment agréable mais il m'a manqué quelque chose, une subtilité qui m'a quelque peu frustré. Peut être que si le sujet ne m'avait pas autant parlé, ne m'avait pas plongé dans mes souvenirs, j'aurai eu un avis plus tranché!




2 commentaires:

  1. Je pense que je me suis plus identifiée que toi aux personnages, à l'histoire et à la manière dont Mrie vit la chose. Je l'ai vécue un peu comme elle, avec une vraie débauche de fêtes, d'alcool et de rencontres pour oublier à quel point je pouvais avoir mal. Il m'a parlé. Pourtant, je comprends ta critique, et c'est assez vrai qu'on ne joue pas dans le subtile ! Je pense pourtant que c'est un vrai parti pris !

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    1. Oui j pense que ton vécu influence fortement la façon dont tu appréhendes le film. J imaginais à quel point elle pouvait être paumée (pour l'avoir été) mais sa façon de faire face ne m'a pas touché...

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